[Un an après] Territoires : le dialogue impossible ?
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La refonte de la politique territoriale de la Région a été l’un des dossiers les plus clivants de cette première année de mandat. Des postures idéologiques à défaut d’espaces de dialogues – ou dialogue de sourd –, tous les ingrédients étaient là pour un bilan sévère.

La RURALITÉ. C’était un des mots d’ordre de campagne de Bruno RETAILLEAU, dans son opération de drague de l’électorat frontiste. Loin de nous l’idée de nier les enjeux, aussi humains, dans nos campagnes. Et nous avions d’ailleurs porté des propositions fortes durant les régionales, comme le chronobus en milieu rural, la revitalisation des centre-bourgs, les contrats de terroir, etc. Mais l’approche de la nouvelle majorité ressemble plus à un exercice de mise en opposition systématique des zones urbaines aux zones rurales qu’à un travail sur l’équité territoriale.

Le Pacte pour la ruralité : politique guichet et retour aux années 80

C’est donc sans surprise que l’une des premières actions du conseil régional a été le lancement d’un pseudo processus de concertation pour élaborer un Pacte pour la ruralité. Nous avons voulu jouer le jeu, et élaboré une riche contribution.

« Aucun espace réel pour en débattre, pour échanger », regrette Sophie BRINGUY, qui a suivi le dossier pour le groupe. « Nous avons voulu être constructifs et rédigé 13 amendements dans un délai contraint. Ils ont été balayés en un revers de main en 10 minutes lors d’une mascarade de commission sectorielle ».

Résultat des courses : une session caricaturale et frustrante au Louroux Béconnais le 23 juin, où nous n’avons pu que souligner notre profond désaccord avec le catalogue de mesures présenté, avec une approche digne des années 80, saucissonnée, sans vision globale des territoires, et surtout un retour à une politique « guichet », où les fonds régionaux s’apparentent indubitablement à une réserve parlementaire.

 

 

La subvention rétroactive qui a fait des vagues

Dans le même temps, nous avons été attentifs aux aides attribuées, pour nous assurer du traitement équitable des élus. C’est ainsi que nous avons dénoncé une subvention rétroactive à une commune mayennaise (Le Genest Saint Isle), pour un projet réalisé depuis… 2012 ! Du jamais vu à la Région. Cette dénonciation a porté ses fruits puisque le cadre du soutien ponctuel à des communes a été clarifié via un règlement d’intervention plus cadré. Nous regrettons cependant que ce fonds soit passé de 2 millions à 5 millions d’euros par an.

 

 

La nouvelle politique territoriale

Après l’adoption du Pacte pour la ruralité, la nouvelle majorité a décidé de porter le coup de grâce à la politique territoriale de la région en refondant le cadre de contractualisation de l’institution avec les territoires. Accentuation du clivage villes/campagnes, abandon des quartiers populaires, mise à mal des dynamiques collectives, affaiblissement de la démocratie territoriale et de la transparence, prime au rapport de force… tout y est ! Cet ensemble a été présenté à la session budgétaire des 14, 15 et 16 décembre 2017.

« Nous n’avons cette fois-ci même pas essayé de faire des propositions ou des amendements. Vue la triste séquence sur le Pacte pour la ruralité, nous avons considéré que c’était une perte de temps et avons voté contre en exprimant clairement notre avis », explique Sophie BRINGUY.

Pour conclure sur une touche positive, une avancée dans les nouveaux contrats de territoire : l’obligation d’y inscrire au moins un projet de transition énergétique. Nous ne savons pas trop comment la majorité va s’assurer de son respect, car les projets seront présentés au fil de l’eau, mais au moins, l’intention est là !