Le biométhane, souvent désigné sous le nom de ‘gaz vert’, bien que l’ADEME préfère le terme ‘gaz renouvelable’ pour éviter le greenwashing, représente une solution pertinente pour ceux qui souhaitent maintenir leur système de chauffage ou de cuisson tout en optant pour une énergie plus propre. En France, un tiers des résidents en maison individuelle et les deux tiers en logement collectif sont concernés par la rénovation énergétique impliquant le gaz. Cela affecte surtout les habitations équipées de chauffage central comme les radiateurs ou le chauffage au sol.
Le secteur du gaz renouvelable s’avère être un puissant moteur écologique et économique pour l’avenir, non seulement en France mais aussi en Europe. Actif depuis une dizaine d’années, il compte maintenant 740 sites qui injectent du gaz renouvelable dans le réseau national. Bien que cette technologie ne soit pas nouvelle, son expansion rapide récente en fait un élément crucial pour éliminer les combustibles fossiles d’ici 2050.
Le gaz renouvelable peut donc se poser comme une alternative sérieuse au gaz fossile, à condition que la consommation d’énergie soit non seulement maîtrisée mais aussi réduite de moitié par rapport aux niveaux actuels, grâce à des mesures de sobriété et d’efficacité énergétique. Des études de GRDF et de l’ADEME ont prouvé qu’il s’intègre parfaitement dans les objectifs de neutralité carbone. « La substitution à grande échelle du gaz fossile par du biométhane ne peut se faire qu’avec une baisse significative de la consommation de gaz », explique Emmanuel Bavoux de GRDF. Des changements profonds sont donc nécessaires. D’ici 2030, GRDF prévoit que 20% de la consommation de gaz sera couverte par des sources renouvelables.
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ToggleQu’est-ce que le gaz renouvelable ?
Le gaz naturel et le gaz vert partagent les mêmes caractéristiques et sont distribués via les mêmes infrastructures, mais ils diffèrent par leur source de production. Alors que le gaz naturel est le résultat de millions d’années de formation sous terre, le gaz vert est produit localement à partir de résidus agricoles annuels via la méthanisation. « La méthanisation agit comme un immense compost, transformant en énergie des déchets agricoles tels que le maïs, les tourteaux de colza et d’autres résidus non valorisés », dit Emmanuel Bavoux de GRDF. Ce gaz est ensuite collecté, traité et odorisé avant d’être injecté dans les réseaux, tandis que le résidu de la méthanisation, appelé digestat, est utilisé comme fertilisant.
La méthanisation valorise donc les matières organiques issues de cycles courts dans une logique d’économie circulaire. Bien que ce soit un processus ancien, il a connu d’importantes évolutions ces dernières années en termes de gestion des intrants et de diffusion des meilleures pratiques. « L’impact environnemental du gaz vert est de 5 à 10 fois inférieur à celui du gaz naturel fossile », affirme Etienne Philippe de l’Ademe.
Produire localement du biogaz présente uniquement des avantages, surtout dans un pays à forte vocation agricole comme la France. Cela entraîne la création d’emplois non délocalisables en zone rurale, renforçant ainsi la souveraineté énergétique du pays.
Comment rénover avec le gaz renouvelable ?
Doit-on changer sa chaudière ou son système de chauffage actuel ? Heureusement, la réponse est non. Pour intégrer ce nouveau type de gaz et optimiser son utilisation, aucun nouvel équipement n’est nécessaire car il est compatible avec tous les systèmes existants. Le changement est également réversible.
Si votre logement est déjà raccordé au gaz, les options incluent la chaudière à condensation et la pompe à chaleur hybride, qui permet d’alterner entre gaz et électricité. Pour ceux non raccordés, les alternatives sont l’installation d’un réservoir extérieur ou l’utilisation de bouteilles de gaz (biopropane ou biobutane), bien que ces dernières soient moins adaptées pour le chauffage central.
La principale contrainte tient à la qualité du gaz lors de la production et de l’injection dans le réseau. Pour le consommateur, il suffit de choisir un fournisseur parmi les dix disponibles et de souscrire à un contrat de gaz vert, avec un surcoût d’environ 10% prévu pour diminuer d’ici 2028. Vous pouvez comparer les offres sur Energie-info.gouv.fr.
Des aides à l’installation sont disponibles, que ce soit pour certains équipements ou pour atteindre une certaine performance énergétique via des travaux. Les aides incluent MaPrimeRénov pouvant aller jusqu’à 9 000 euros et une TVA réduite, rendant l’investissement plus accessible.
Améliorer l’isolation et la consommation
Pour atteindre ces objectifs, il ne suffit pas de disposer d’un équipement performant et d’un contrat adapté ; il est également crucial d’améliorer l’efficacité énergétique en maîtrisant sa consommation. « C’est comme acheter une voiture hybride non pas pour rouler plus, mais pour consommer moins », explique Emmanuel Bavoux de GRDF. L’isolation efficace du bâti et la régulation précise du chauffage sont essentielles pour optimiser les performances.
Les enjeux de cette transition
Opter pour le gaz vert dans le cadre d’une rénovation contribue à la transition écologique et à la lutte contre le changement climatique, un défi qui nous concerne tous. « Cela permet également de réduire les coûts énergétiques, de mieux résister aux fluctuations des prix de l’énergie et d’accroître notre indépendance face aux tensions géopolitiques actuelles », ajoutent nos experts. Cependant, remplacer entièrement le système pétro-gazier ne se fera pas du jour au lendemain ; c’est un processus qui s’étalera sur plusieurs années.
Remerciements à Emmanuel Bavoux, responsable national du pôle client et filières chez GRDF
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